Napoléon au Brésil par Nicolas Saudray, récit

Le livre de Nicolas Saudray au titre si intrigant : « Napoléon au Brésil », n’a rien d ‘un roman bien qu’on y sente la patte du romancier, qu’on y retrouve la qualité d’écriture, l’humour, les phrases à l’emporte pièce de l’auteur.

Le prétexte : un souvenir d’enfance. Une aïeule raconte au petit garçon qu’un de ses ancêtres, ancien grognard de Napoléon, a construit à Rio de Janeiro le premier hôtel de luxe, le plus grand d’Amérique latine, avec bains, baignoire de marbre, pots de chambre d’argent, billards dernier cri, café, restaurant, huitres et soupe à la tortue et puis, surprise, le gendre, qui devait succéder au grognard Louis Pharoux, disparait des radars. De quoi soulever la curiosité d’un enfant, d’un adulte, d’un écrivain confirmé qui se lance sur les traces de ses ascendants au gabarit pu ordinaire.

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A l’Opéra de Paris, le Don Carlo de Roberto Alagna

À ceux qui me reprochent, avec raison, d’aimer tous les spectacles, parce que je ne le publie pas quand je pars à l’entracte – et je n’ai pas de billets gratuits !

DU CHÂTELET À L’OPÉRA DE PARIS LE DON CARLOS DE ROBERTO ALAGNA

ACTE 1

Théâtre du Châtelet, le 26 février 1996.
Mise en scène de Luc Bondy.
Le rideau se lève sur la nuit de Fontainebleau. Du fond du plateau, seul à travers des troncs nus et givrés, dans l’éclairage irréel que crée la neige amoncelée qui continue de tomber des cintres, habillé d’une cape et de bottes écarlates, s’avance l’infant d’Espagne. Alors qu’il célèbre la beauté de la forêt, de la première étoile et rêve à sa fiancée qu’il n’a encore jamais vue, elle, perdue comme lui, portée vers lui par une Providence dont il est impossible de douter dans ce décor enchanté, soudain est devant lui, dans une longue robe, rouge aussi. Émerveillés l’un par l’autre, les fiancés royaux se découvrent en s’aimant : un mariage obligé devient un lien d’amour.
Ils sont en pleine extase lorsqu’un revirement d’alliances les précipite dans le désastre : c’est l’empereur Philippe II, le père de l’infant, qui épouse Élisabeth de Valois, la fiancée de l’infant.

Don Carlos, lever de rideau au Châtelet, 1996.
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Elīna Garanča au Théâtre des Champs-Elysées, le 14 octobre 2019

Elīna Garanča a été Dalila à Vienne et New York pendant la saison dernière avec Roberto Alagna dans le rôle de Samson. Pour la saison prochaine, elle reprend le rôle au Staatsoper de Berlin, sous la direction de Daniel Barenboim, elle retrouve le personnage de la princesse Eboli de Don Carlo, qu’elle chantera en Italien pour la première fois au Bayerische Staatsoper, avant de devenir, au Met, la Marguerite de La Damnation de Faust.

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Le Requiem de Verdi, traduction, analyse et interprétation du 27 septembre 2019, à la Philharmonie de Varsovie

Roberto Alagna, répétition du 25 septembre 2019.

Introduction

 LETTRE DE VARSOVIE

Dans le vol Paris-Varsovie, j’ai traduit le Requiem de Verdi, dans lequel je n’arrivais pas à entrer ; c’est si sensible un mot, peut-être que chacun a besoin des siens sur ce type de texte. La traduction littérale est obscure, qu’est-ce que ça veut dire : « que le porte-étendard saint Michel les introduise dans ta sainte lumière »? Il y a un risque d’obscurité dans ce cas. Il est exact d’évoquer la lumière éternelle, mais c’est une expression abstraite, au contraire, en évoquant une lumière sans déclin, vous avez beau être prévenu puisque « sans » précède « déclin », vous le voyez et il vous illumine, ce soleil d’or rouge qui, au lieu de disparaître derrière l’horizon que vous aimez, reste suspendu au milieu de la voûte céleste pour ne plus jamais se coucher. Donc il y a des passages à éclaircir, des choix à faire et même des ajouts. Traduire Marie, sans ajouter Madeleine, alors qu’il est question de la pécheresse, induit d’autant plus en erreur que Verdi fait entendre des accents d’Ave Maria à ce moment. Cela fait, il reste des expressions rebelles à toute traduction, même s’il existe des traductions. La cadence royale des jumeaux grecs : « Kyrie eleison » et « Christe eleison », sonne avec tant de grandeur qu’on les comprend mieux et avec une autre intelligence si on leur épargne la platitude du Seigneur prends pitié. Traduit-on de l’hébreu « amen » et « hosanna » ?

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Pagliacci avec Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak au Deutsche Oper de Berlin

Suite de l’article sur Cavalleria Rusticana

Chapitre 2

PAGLIACCI

1

L’ARRIVÉE DU PETIT CIRQUE DE CANIO

Le corps de Turridu, qui paraissait si vrai quand il tombe à la fin de Cavalleria Rusticana, lorsque Tonio chante le prélude près de lui n’est qu’un vilain mannequin.
Le cheval d’Alfio était un joli camion jaune rieur, très expressif.
Après les applaudissements qui saluent la prestation de Carlos Alvarez, une 15 CV (je crois) fait son entrée.

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Roberto ALAGNA dans CAVALLERIA RUSTICANA au Deutsche Oper de Berlin, septembre 2019

Roberto Alagna a donné trois représentations de Cavalleria Rusticana et Pagliacci au Deutsche Oper de Berlin les 13, 16 et 20 septembre 2019.
Il a été rejoint dans Paillasse par Aleksandra Kurzak, interprète de Nedda.
Les spectacles ont été précédés par deux répétitions : le mardi 10, Pagliaccio, le mercredi 11, Cavalleria Rusticana.

Chapitre 1

CAVALLERIA RUSTICANA

Des loges à la salle, les coulisses sont bordées de statues religieuses que le chœur va conduire sur la scène pour la procession de Pâques et on longe un échafaudage (photo ci-dessous). Au premier plan, l’escalier conduit les chanteurs jusqu’au pont qu’on voit au fond du cliché. Sur ce pont, qui occupe toute la largeur de la scène, Turridu et Lola se jettent dans les bras l’un de l’autre et font l’amour après les Sicilienne.

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De Jupiter à Wagner, les métamorphoses du cygne

LÉDA ET LE CYGNE

Elle est païenne et vieille de quelques millénaires, la première image d’un cygne qui a marqué l’imaginaire collectif. C’est celle du Zeus grec, devenu le Jupiter romain, mari volage qui séduisait des vierges par des tours de magie. Il n’avait pas de préjugés et à l’occasion, changé en aigle géant, il enleva aussi un berger adolescent, Ganymède. Mais sa préférence allait aux tendres jeunes filles qu’il violait utilisant des métamorphoses inaccessibles au plus retors des sorciers. Trois d’entre elles ont inspiré des peintres parmi les plus grands,- ce qui a perpétué leur souvenir à travers les siècles.
Jupiter enleva d’abord la nymphe Europe. Ayant pris l’apparence d’un taureau doux et docile, il l’emporta à travers les mers et l’engrossa de celui qui devint le roi Minos. Commémorant cette agression, le platane, depuis, en oublie de perdre sa ramure.
La deuxième, Danaé, princesse d’Argos, gisait au fond d’une prison où l’avait enfermée son père à la suite d’une de ces prédictions dont se délecta l’Antiquité annonçant que le fils de sa fille le supplanterait sur le trône. Pour approcher l’inapprochable, Jupiter se changea en pluie d’or. Persée naquit de cet accouplement plus fantastique encore que le précédent.

Rubens, Léda et le cygne.


Enfin, ce fut Léda, fille d’un roi de l’Étolie que le dieu des dieux païens approcha changé en cygne. On ignore si Danaé accoucha d’une bourse géante qui contenait Persée, mais on sait que Léda pondit un œuf d’où sortirent les jumeaux Castor et Pollux.

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SI ON LISAIT : « NICE-VILLE » DE PATRICK BESSON

Lorsque l’auteur de « La Boum» publie « Nice-Ville », il nous convie à une promenade dans une ville qui lui est familière, feuillette pour nous un album de cartes-postales anciennes qu’on regarde avec nostalgie, nous fait rencontrer une galerie de personnages, illustres ou inconnus, passés et actuels. Si par-dessus son épaule, il nous permet de lire des articles parus dans divers journaux, il partage aussi ses découvertes gastronomiques et touristiques le long d’un parcours tendre et amoureux, divers et multiple, qui culmine dans le prénom aimé, celui de l’écrivain qui est sa femme, Anne-Sophie, la mère de Yannis : « Nous sommes allés si souvent seuls à Nice sans nous connaître que marcher ensemble aujourd’hui dans la ville nous semble un miracle doux et silencieux ».

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