Coup de soleil de Nikita Mikhalkov

Alors que les cinémas sont fermés pour cause de pandémie mondiale, le 29 mai 2020, à sept heures du soir, le Centre de Russie pour la Science et la Culture a exceptionnellement rediffusé Coup de Soleil de Nikita Mikhalkov qui raconte l’un des épisodes les plus tragiques de la Révolution russe : la reddition au pouvoir soviétique de la flotte impériale de la mer Noire, dont c’était le centenaire.

D’après une nouvelle de 10 pages d’Ivan Bounine,  le film raconte la chute d’un monde et montre le sort effroyable réservé par les Soviets (les Alliés ne se sont pas mieux conduits envers eux) aux officiers vaincus du général Wrangel.

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« Ma Louise », roman d’Édouard Moradpour, sélectionné pour le Renaudot

Idylle au Quartier Latin

Elle, Louise, petite factrice, jeune, très jeune en tout cas trop pour lui, Arnaud, gynécologue arrivé, marié, père de deux enfants, bon praticien, bon mari, bon père, bon fils. Elle est drôle et cocasse, bouillonnante de vie, lui sent déjà  la naphtaline. Tout les sépare, ce qui les rend irrésistibles l’un pour l’autre. C’est le début de Ma Louise, classique histoire d’amour, en apparence.

« Shakespeare Les feux de l’envie » de René Girard

Le fou, l’amoureux et le poète,
Sont d’imagination tout entiers pétris.
Shakespeare, le Songe d’une nuit d’été.

Dans les vieilles maisons où se succèdent les générations, il y a des entassements de livres et parfois vous tombez sur un qui semble neuf comme ce Shakespeare, Les feux de l’envie de René Girard, surgi en plein confinement, un jour où je me persuadais qu’il fallait ranger. La traduction française a trente ans (Grasset, 1990).

Le Suicide de Lucrèce, Lucas Cranach l’Ancien, Cracovie, Pologne.

Quatre livres pour un ténor, genèse des « Quatre Saisons avec Roberto Alagna »

Je ne connaissais de lui que sa voix.
Elle me rendait intacts les héros lyriques de mon enfance, quand ma grand-mème m’inoculait l’Opéra en chantant tous les airs de la terre (à dix ans, je les croyais tous écrits pour sopranos, stupeur et fou rire lorsque j’ai découvert que  » n’ouvre ta porte, ma mie, que la bague au doigt » était la sérénade Méphisto) et ceux du temps fervent des JMF. Il faut dire qu’en ces temps-là, avec le catéchisme et le ciné-club, l’Opéra était le seul endroit où on pouvait rencontrer des garçons. Flirter dans l’obscurité d’une salle, à quinze ans, exaltée par les plus beaux airs du monde, chavirer sous le clair de lune enchanteur des projecteurs vous fait des souvenirs pour une vie entière.


Le courant de la vie cependant me faisait oublier les héros de ma jeunesse. La vie et ses remous, la vie et l’écriture, mon phare.
Pour écrire et rester libre, j’ai toujours exercé des métiers. L’Université a d’abord été un job comme un autre et après, diplômes en poche, les métiers à portée de la main (1). Tout pour écrire en toute liberté. Comme le temps est élastique, il est arrivé que j’écrive deux livres à la fois. De temps en temps, à n’importe quel âge, je retournais à l’Université suivre un cursus qui me tentait, je passais d’autres diplômes, pour changer d’air et m’aérer la tête.

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Bertrand Chamayou au Festival de Musique de Menton

Le 3 août 2020


Les enregistrements, les différés, les retransmis, dont nous sommes saturés depuis six mois que la porte des arts nous a été fermée, font croire que la musique est abstraite. La musique est charnelle, pas seulement pour l’interprète. Sinon, d’où viendrait ce frémissement de tous les membres qui vous parcourt l’épiderme, vous frissonne dans les muscles, vous fait battre le cœur en comblant votre esprit, votre âme ?
On l’avait presque oublié : Le concert de Bertrand Chamayou est venu nous rappeler que la musique en boîte, c’est pour les jours de jeûne lorsque l’on n’a rien d’autre à écouter. Mais qu’on entende un pianiste de cette stature, on retrouve un bonheur interrompu.

Bertrand Chamayou, au festival de Musique de Menton,
3 août 2020.

Avec le baryton Richard Rittelmann, premier concert vivant après cinq mois d’enfermement

Le 16 juillet 2020

Près de Grasse, bâti avec des rêves et une fortune c’est un décor qui semble toscan avec un mélange d’arbres et de bâti, de fresques qui se déroulent sur les murs et aux plafonds, de colonnades, de bassins aux nénufars, de lustres enlacés par des rampes de fer forgé, de terrasses en pierre cuite, de portes cloutées et de passages surbaissés, d’objets rares, d’un temple à l’amour dans un cadre de verdure.

« Crucifix » et Résurrection, Pâques covid, Pâques carillonnées

Samedi 11 avril 2020

Pâques approche, Pâques est là.
Qui va carillonner les cloches ?

VENDREDI SAINT
« CRUCIFIX »

Ci-dessus : dessin de Victor Hugo avec un crucifix.

Le Vendredi saint, les cloches se taisent pendant les trois jours de l’ensevelissement du Christ pour s’ébranler à toute volée au matin de Pâques.
Il y a trois générations, dans cette ville presque italienne et entièrement confinée, le Vendredi saint, vous n’aviez pas un magasin ouvert. On racontait aux enfants que les cloches ne sonnaient plus jusqu’à Pâques parce qu’elle étaient parties à Rome. Ce qu’elles allaient faire à Rome, les petits, qui n’en savaient rien, écarquillaient les yeux. Les parents racontaient qu’elles allaient à Rome se faire bénir et qu’au retour, elles apporteraient des œufs en chocolat.

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Concert Spirituel : William Christie et les Arts Florissants, analyse et interprétation de Reinoud van Mechelen, Menton, le 8 août 2020

8 août 2020

Au clavecin et à l’orgue, William Christie dirige les musiciens,
Menton le 8 août 2020.


Dans une chronologie inversée, après les flamboiements romantiques du piano de Bertrand Chamayou et du violon de Renaud Capuçon (avec Kit Armstrong au piano) , William Christie et les Arts Florissants révèlent un univers de réserve et d’intériorité.