Le concert d’Anna Netrebko, en février 2021, s’inscrit dans la série de récitals « Met Stars live » (Metropolitan Opera de New York), où on a entendu, entre autres artistes, Roberto Alagna chanter cet été du haut de la terrasse de la Chèvre d’Or, à Èze, avec sa femme Aleksandra Kurzak, devant le soleil qui plongeait dans la mer.
Accompagnée par le pianiste Pavel Nebolsin, (et la mezzo-soprano Elena Maximova dans le duo Lisa et Paulina : Uzh vecher … Oblakov pomerknuli kraya de « La Dame de Pique, » de Tchaïkovski et Belle nuit, ô nuit d’amour des « Contes d’Offmann », d’Offenbach), Anna Netrebko a choisi le décor de l’École Espagnole de Vienne où on dresse les lipizzans et où, quand la vie est normale, les touristes se pressent pour assister à des démonstrations équestres exceptionnelles.
Dans une robe à l’élégance idéale, des boucles d’oreilles et un bracelet laissant nus un cou et un décolleté aussi doux et sensuels que sa voix, elle a offert un programme de tendre nostalgie en accord avec la tristesse de nos jours et de nos nuits des temps du Covis-19 : Rachmaninoff (« Un Rêve »), Rimsky- Korsakov, Strauss (Richard), Debussy (« Il pleure dans mon cœur » de Verlaine), Charpentier, Tchaïkovsky , Leoncavallo, Dvorak, Offenbach.
Sa voix profonde et douce, nostalgique et douloureuse, dont le velouté chatoie de toutes les couleurs de la gamme si elle ne fait pas oublier la froideur des enregistrements, le tristesse de ces airs qui s’arrêtent sans que crépitent les bravos, fait vibrer inlassablement la dernière note d’un timbre qu’on voudrait retenir jusqu’à entendre des acclamations…
©Jacqueline Dauxois
Netrebko est parmi les sopranos du moment la plus grande, ce que Jacqueline en quelques phrases ditbien pourquoi . « Des chanteuses de son calibre n’apparaissent qu’une fois par génération » (Valery Gergiev, rencontre, 2018 )